J'ai commencé ce travail sur Brasilia dans la deuxième moitié des années 90. Je me suis d'abord essayé dans ces premières peintures à représenter d’autres bâtiments de Niemeyer au Brésil, comme l'Hotel Nacional de Rio, ou l'Église Saint-François d'Assise de Pampulha. Certaines de ces œuvres apparaissant dans la section Hors Cadre de ce site.

Avec la série "Brasilia. De Chair et d’Âme", j'ai peint Brasilia en pensant à la déclaration d'intention que la légende prête à Oscar Niemeyer : une ode aux formes charnelles féminines, donc à la courbe. L'architecte est revenu depuis sur ces propos que l'histoire lui a attribués -si l'on doit en croire, avec les précautions d'usage, une interview précédant le Cinquantenaire de la ville donnée au magazine européen Vice. Niemeyer n'aurait pas créé systématiquement en pensant aux courbes de la femme, affirmant la chose suivante : " (…) Parfois il arrive que la forme coïncide avec celle du corps de la femme, mais là n'est pas le but" (Vice, édition de Juin 2009). Alors, Brasilia, fruit de coincidences, voire de hasard?
En tout cas, le fait que ma peinture ne représente pas que des femmes en symbiose avec les bâtiments de la ville ne doit, lui, rien au hasard. Certes, lorsqu'elle le fit, ce fut toujours avec la sensibilité et le respect dû à l'amoureux inconditionnel de la volupté féminine qu'était Oscar Niemeyer. J'ai donc rendu hommage dans ma peinture à cette approche de la sensualité et aux passions qui animaient le maître inspirateur. Mais cette peinture entendant célébrer les correspondances formelles entre l’architecture construite et l’architecture humaine, elle devait donc parler de l'humanité dans son ensemble, et pas d'un seul de ses composants. Et, accessoirement, de ce qui m’intéressait moi dans le registre de la sensualité, à savoir le corps masculin. Dont acte. De toute façon, au delà de l’influence éventuelle de mes goûts personnels (qui ne regardent que moi a priori) sur ma peinture, quel intérêt y aurait-il bien pu avoir à explorer la partition en jouant exactement les mêmes notes que celles imaginées par