Car les motivations de mon envoi à Elton John avaient été l’admiration, la sincérité et la convocation de souvenirs qui m’étaient chers. Pas l’avidité et l’appât du gain. Si fin 2016 j'avais envoyé au musicien un livre de 240 pages dont la création avait occupé tout mon cœur et mon esprit pendant plus d’une année, c'était uniquement dans le but de partager les souvenirs d’un passé commun avec lui. Pas avec firme.
J’ai conçu cet ouvrage parce qu’il était important pour moi (à tort ou à raison, et là n’est pas le sujet), que le musicien mesure à quel point ce qui s’était passé avec lui dans les Années 70 m’avait marqué. C’est la raison pour laquelle j’ai ressenti comme plus qu’embarrassante la divulgation de ce livre auprès d’individus totalement étrangers à mon histoire, et inappropriée la façon dont un élément de son contenu fut utilisé commercialement, sans m’en prévenir au préalable qui plus est.
En 2017 j’avais été déjà suffisamment attristé de comprendre que mon envoi indifférait totalement son destinataire, sans que la firme de ce dernier ne se croit obligée d’en remettre une couche une année plus tard, avec cette initiative aussi indélicate que préjudiciable à laquelle il me fallut faire face. Je n'ai jamais su si le chanteur britannique avait été au courant de la façon dont cette action commerciale avait été menée. Je veux dire, de la façon dont les choses s’étaient réellement passées avec sa collaboratrice. Je ne le saurai jamais, et peu importe. Son absence de réaction à mon envoi est la seule réponse que j'ai à toutes mes questions.
Aujourd’hui, en conclusion des malentendus et déceptions dont My Elton Years fut à l'origine bien malgré lui et afin de tirer un trait définitif sur cette histoire, voici les mots et la musique d’une très belle composition de l'auteure-compositrice interprète américaine Patty Larkin. Un résumé de mon sentiment.
"Good Thing" par Patty Larkin.
Album "Angels Running" - 1993
Il me semble que My Elton Years fut "a good thing".
Mais l’issue que connut mon envoi m'invite à prolonger en ces termes la méditation musicale de Patty Larkin.
I also know a bad thing when I see it
And it's a good thing to let go.
Mais je sais aussi reconnaître une mauvaise chose
quand j’en vois une
Et je sais que c'est une bonne chose de l'évacuer.
Car c’est là l'unique façon de se débarrasser de ce qui fait du mal.
Il y a des choses toxiques dans l’existence auxquelles il faut cesser de toucher, le moment venu, car elles empoisonnent le présent et corrompent le passé.
Et le devoir de mémoire effectué aujourd’hui m’enseigne qu’il est désormais temps de tourner la page sur la malheureuse initiative de la firme d’Elton John.