Mais aussi et surtout parce que mon ouvrage le citait, rendant hommage au rôle éminent qu’il avait tenu jadis dans ma rencontre avec Elton John, et à la bienveillance qu’il m’avait témoignée alors. Lorsqu’il le parcourut devant moi, sa première réaction (au de-là des compliments qu’il m’en fit et qui m'allèrent droit au cœur), fut de s’écrier spontanément : "Mais Elton a vraiment vu ça ? C’est absolument incroyable qu’il ne m’en ait jamais parlé !".
Incroyable mais vrai. Car tout indiquait qu’Elton John avait bien reçu mon ouvrage. On me l’avait assuré d’une part. Et d’autre part, si un an après l’avoir réceptionné, le musicien bizarrement n’en avait jamais fait part à cet ami très proche (pourtant largement concerné par l’ouvrage puisqu’il avait été un acteur-clef de ma rencontre avec le chanteur), mon envoi avait d'évidence fini par atterrir dans d’autres mains au sein de sa firme, après être passé par les siennes. En effet, je fus approché durant l’été 2017 par une collaboratrice de la société d’Elton John basée à Londres, au sujet de My Elton Years.
Le courrier de cette employée démontrait qu’elle avait pris suffisamment connaissance de l’ouvrage pour commenter son contenu. J’avais été assez embarrassé sur le moment de constater que si le destinataire de mon envoi n’avait pas jugé utile de se manifester après l’avoir reçu, une de ses employées qui m’était totalement étrangère se chargeait de le faire sept mois plus tard à sa place.
Dans la mesure où ce que mon livre racontait et montrait était strictement personnel, et ne regardait a priori personne d’autre qu’Elton John et moi (à l'exception, bien sûr, de nos premiers cercles familiaux ou amicaux, à l’aune de nos appréciations respectives), il me sembla plutôt incongru, pour ne pas dire cavalier, que quelqu’un n’appartenant à aucune de ces catégories me contacte à propos du contenu d’un ouvrage de nature privée qui ne lui était pas destiné, et qui par conséquent ne la regardait pas.