Souvent, en pensant aux personnes qui ont marqué mon parcours vers Brasilia, je pense à ceux rencontrés à certains carrefours de l’existence par décision du destin, et dont l’intervention a favorisé, parfois même accéléré l’avancement du cours des choses. Me vient alors à l’esprit mon amie Juliette Vincent.

J’ai rencontré Juliette en 2004, au retour de ma rencontre avec Oscar Niemeyer, soit à l’époque où elle collaborait avec l’association franco-brésilienne Jangada (qui a pour vocation de promouvoir la culture brésilienne en France par le biais du Festival du Film brésilien).
Juliette, enjouée, bienveillante et sympathique, m’avait introduit dans la foulée auprès de Denise Leitão, directrice culturelle de la Maison du Brésil. Quelques expositions en ce lieu prestigieux s’ensuivirent dès 2005, et chacune d’entre elles me fit mesurer alors l’importance de ma rencontre avec Juliette.

Par la suite, dans mes démarches auprès d’Elaine Ruas à Brasilia, Juliette m’aida considérablement dans mes contacts épistolaires. Ayant passé son adolescence en Amérique Latine, Juliette avait une connaissance approfondie du portugais (entre autres), qu’elle parlait et écrivait couramment.  Je ne saurais la remercier assez pour ses interventions et les corrections de ces mails dans mon portugais bancal à destination d’Elaine, qu’elle fit toujours dans la bonne humeur et la célérité. C’est ainsi qu’il me parut une évidence de lui demander de m’accompagner à Brasilia en 2010, pour faciliter mes échanges linguistiques avec Elaine, et participer autant que faire se pouvait à la production de l’exposition. Ce qu’elle fit, avec sa générosité et sa bonne humeur, contagieuses comme celle des Brasilienses sous le soleil du Cerrado. Nous connûmes ainsi là-bas quelques fous rires, ponctuant fort à propos les inévitables moments de stress et de tension, voire les brefs accès de désespoir passagers inhérents à ce type de production, au cours de la grosse semaine de labeur précédant l’inauguration de l’exposition.