Le concept séduisit Gérard, et lorsqu’il se rendit à Rio de Janeiro en 2005 pour rencontrer Oscar Niemeyer, il en profita pour parler de ce projet à l’homme qui m’avait reçu une année auparavant pour échanger ses souvenirs sur l’épopée de l'édification de Brasilia. Gérard revint du Brésil avec l’assurance de la bienveillance manifestée par Niemeyer à l’évocation de cette future exposition de mes peintures, qui rendrait hommage à trois de ses bâtiments. Ceux édifiés dans cette France demeurée particulièrement chère à son cœur, qui l’avait accueilli durant ses années d’exil lors de la Dictature militaire brésilienne au mitan des années 1960, et ce jusqu’au terme des années 1970.

Gérard par la suite accueillit plusieurs autres expositions de mon travail lié à Brasilia, en 2011, puis en 2013. Notre collaboration connut son épilogue à l’automne 2015 avec ma dernière exposition à l'Espace Niemeyer, explorant cette fois un tout autre registre : horsesvisions,  une exposition qui investit les lieux durant deux mois et qui eut pour vocation de célébrer le quarantième anniversaire du disque Horses de Patti Smith, à travers les interprétations visuelles des six compositions de l'album que la photographe Véronique Durruty et moi-même offrirent au public, Véronique derrière l’objectif, moi avec mes pinceaux.

En conclusion, mon travail sur Brasilia (et pas que) doit beaucoup à l’intérêt et au soutien pérenne de Gérard Fournier.
Grâce à lui, Brasilia à travers mes peintures s’est installée plusieurs fois sur les cimaises de l’Espace Niemeyer, et ce fut à chaque fois avec un plaisir et une émotion renouvelés que je vis les coupoles de Brasilia rejoindre, pour un instant, leur descendante de la place du Colonel-Fabien ; j’en garde à l’esprit et au cœur une reconnaissance émue et vivace envers Gérard Fournier, que le temps jamais n’altérera.