J’ai rencontré Elaine Ruas en 2007 par l’intermédiaire d’Ana Cristina Costa e Silva (avec qui j’avais collaboré en 2004 sur la production de l’interview filmée d’Oscar Niemeyer pour mon projet de film “Brasilia. Voyage vers l’Aurore” - voir pages pécédentes).
À ma demande, Ana Cristina s’était renseignée auprès du journaliste Fernando Lemos au sujet de personnalités du milieu artistique brasiliense ayant capacité à organiser des expositions à Brasilia.
Fernando avait immédiatement pensé à Elaine Ruas, professeure en arts visuels, artiste, chercheuse diplômée de l’Université de Brasilia et organisatrice d’événements culturels via son entreprise Ruas Mercado Cultural. Contactée, Elaine et moi entamâmes une correspondance par mail, et je lui dois déjà et avant toute autre chose (sachant que sur ce plan là, la liste est longue), d’avoir eu loisir de perfectionner mon portugais à l’écrit -sinon à l’oral. Nos nombreux échanges me firent progresser dans la pratique de cette langue (certes avec l’aide plus qu’indispensable de mon amie Juliette Vincent), et dans le contexte le plus passionnant qui soit étant donné les enjeux, soit l’étude d’un projet d’exposition à Brasilia. Étant la professionnelle qu’elle est, Elaine bien sûr demanda à voir ma peinture au préalable, et je lui fis donc parvenir le catalogue de “Trois Traces d’Oscar”, assorti de reproductions du travail consacré à Brasilia. J’attendis ensuite le verdict.
Jamais je n’oublierai l’humour et la franchise d’Elaine lorsqu’elle me recontacta. En préambule, elle m’assura de son intérêt pour mon travail. Mais elle m’indiqua aussi qu’afin d’étayer son jugement, et comme elle le faisait toujours dans ce type de situation, elle avait montré mes peintures à quelques personnes triées sur le volet appartenant au monde artistico-culturel de Brasilia, et dont elle connaissait les goûts -ce, à valeur de test. Toutes ces personnes avaient émis un avis négatif. Elaine me dit alors avec humour que cette belle unanimité l’avait confortée dans son sentiment, et lui avait dicté sa décision : oui, elle m’exposerait à Brasilia.