Entre 1977 à 1982, une relation personnelle très douloureuse et son adéquation avec ce que racontait la musique de Joni Mitchell m’inspira une série de travaux sur carton. En 1978, l’intensité des correspondances constatées entre mon vécu et cette musique m’encouragea à approfondir en travaillant d’après une sélection de compositions de Joni Mitchell issues des albums déjà parus, Don Juan’s Reckless Daughter inclus. Ainsi naquit le recueil Songs by Joni Mitchell, un boîtier réunissant onze œuvres identiques en format, que j’eus l’honneur de présenter à Joni Mitchell en 1983. Nombre des travaux de ce recueil contiennent des clins d'œil personnels, comme par exemple la gouache Edith & The Kingpin avec la figuration de John Reid (à l’époque manager d’Elton John), que j’avais rencontré dans le contexte de mon travail consacré au chanteur britannique en 1974. La description par Joni Mitchell de ce "Kingpin" m’avait fait sourire, car ce "Gros Bonnet" au bras long (dont la compagnie pouvait se révéler aussi ensoleillée et charmante que périlleuse et orageuse avec "ses crimes et ses exploits), m’avait irrésistiblement fait penser au jeune et tempétueux "Rock 'n Roll Businessman" rencontré alors.
Après 1983 et mon échange avec Joni Mitchell, mon interprétation de ses textes et musiques m’éloigna peu à peu de mon vécu intime, privilégiant les visions imaginaires que ses compositions tour à tour m’inspiraient.