Joni Mitchell ou Voyage vers la Peinture
Œuvres > 1977 - 1989

Presentation

Les travaux inspirés par l’œuvre de Joni Mitchell s’étalent sur une petite quinzaine d’années. La première partie fut élaborée entre 1977 et 1982. La seconde à partir de 1983, date à laquelle j’eus l’honneur de rencontrer pour la première fois Joni Mitchell à Paris, afin de lui présenter ce premier ensemble de recherches inspirées par son œuvre. Une rencontre qui motiva la prolongation et l’approfondissement de ce travail jusqu'en 1989.

 

Entamées vers le milieu des années 1970 au cours de mon cycle d’études d’art à l’ESAG de Paris (École supérieure d'Arts graphiques Met de Penninghen et Jacques d'Andon), ces recherches se sont donc conclues à la fin des années 1980. Les années 1988 et 1989, ultimes étapes de ce voyage d'exploration au sein de l'œuvre de Joni Mitchell, m'ont mené vers la Peinture (en tout cas celle qui est devenue la mienne), tant au niveau de la technique picturale qu'au niveau de la méthode de réflexion guidant mes choix éditoriaux par rapport aux thématiques qui m’intéressaient.

Ce travail m’a permis d’expérimenter tout un ensemble de techniques et de supports, aidé en cela par l’enseignement de l’école d’art bien sûr, mais aussi par la fréquentation d’élèves en amitié avec certaines de ces techniques, qui au départ ne m’étaient pas familières. De cet apprentissage résulta une émulation féconde, avec la découverte d’autres techniques que celle de la gouache (medium que je maîtrisais avant mon entrée à l'ESAG, l'ayant utilisé pour toute la série inspirée par la musique d’Elton John dès 1972). Ainsi, grâce à ce travail autour de l'œuvre de Joni Mitchell, j’ai pu m’essayer à la linogravure, aux huiles, aux acryliques, pratiquer le collage et surtout découvrir la peinture vinylique sur toile, devenue depuis mon médium d’élection au fil du temps.

C’est dire le rôle de ces recherches inspirées par l’œuvre de Joni Mitchell dans la perspective de la globalité de mon travail : elles ont scellé mon destin de peintre. Sur un plan plus personnel, Joni Mitchell demeure dans mon cœur et mon esprit l’une des rencontres les plus fondamentales et éblouissantes de mon existence, et ce bien au delà de l’extraordinaire aventure que nos brefs échanges autour de l’art ont pu représenter pour moi, au cours des années 1980.

Aussi, à l'exemple de Joni Mitchell, qui en 1967 dédia son premier album Song To A Seagull à son professeur d’anglais M. Katzmann parce qu’il lui “avait appris à aimer les mots”, je ne peux que rendre hommage à celle qui m’a fait aimer les siens au point de me montrer ma voie. Joni Mitchell et sa vision de l'existence m’ont fait comprendre que le refus de la compromission et l'approfondissement du sens constituaient les socles indispensables à toute démarche artistique digne de ce nom. L'art et les écrits de cette créatrice aussi exceptionnelle que polyvalente -puisque peintre, musicienne pionnière sans équivalent, auteure et poètesse dont l'héritage est partout célébré dans le monde-, ont ainsi nourri mes jeunes images d’alors en train d’éclore. Tel des tuteurs bienveillants, la musique et les mots de Joni Mitchell ont guidé l’arbuste vers sa floraison, et son épanouissement final dans la Peinture.

Au delà de l’enchantement jamais démenti procuré par l’écoute de sa musique et de ses textes, voilà donc tout ce que je dois à Joni Mitchell.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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