Publicité GAP (1990)
Joni Mitchell photographiée par Herb Ritts
Source: Site Joni n’ Bobby
Ashcombe House / Real World Studios en 2015
Photo : Jacques Benoit (2015) / Archives Jacques Benoit
corridor vers une porte qui s’ouvrit sur une pièce carrée d'assez vaste dimension, très basse de plafond et flanquée de baies vitrées sur le mur du fond. En pénétrant dans cette pièce, j'aperçus appuyés contre le mur à ma gauche un grand canapé et des fauteuils, et Joni Mitchell qui se trouvait là, assise et souriante. Elle se leva du canapé et vint m’accueillir chaleureusement, très simplement et avec son grand et éclatant sourire. Quelqu’un de bienveillant, qui vous mettait à l’aise de façon spontanée et avec beaucoup de sensibilité -surtout lorsque la personne lui faisant face était par la force des choses totalement intimidée. Je me souviens nettement qu'elle portait ce soir là une chemise en toile jeans et un jean bleu assorti (un peu comme sur la publicité
Gap qui devait paraître plus tard, fin années 80).
En suivant la personne qui m’avait introduit dans cette grande pièce, il me semble avoir croisé
Larry Klein au détour d'un corridor et d’avoir échangé un bref signe de tête. J'ai le souvenir d'avoir lu dans ses yeux, furtivement, une lueur amusée -celle de quelqu'un en train de se dire "Mon Dieu, le revoilà encore celui-là ! Ils vont encore discuter peinture pendant des heures!"... Et à ce moment précis, l’image de Larry Klein endormi dans son fauteuil à trois heures et quelques du matin me traversa l’esprit, lorsque quatre années auparavant dans la suite de l'hotel Warwick à Paris en 1983, j'avais bombardé Joni Mitchell de questions à propos de la pochette de
Hejira et la photo de
Norman Seeff, et sur la façon dont le sublime visuel de la couverture de l'album avait été assemblé (à l'époque, Photoshop n'existait pas). Me voyant débarquer à nouveau, on pouvait comprendre que le musicien se demande si les choses allaient tourner à l'identique cette fois encore. Si c'était bien là sa crainte, elle se révéla fondée...
Après avoir bavardé avec Joni Mitchell quelques minutes, je regagnais ma voiture pour chercher toutes mes peintures et gravures. Cela me prit un petit moment tout de même, étant donné le nombre d’œuvres et pour certaines d’entre elles, leur taille.