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"Seulement de la fin du XXème siècle?" > Historique > Peintures

Conclusion

Le contenu de ce chapitre "Seulement de la fin du XXème siècle?" est basé sur la chronologie des enregistrements studio de Joni Mitchell. C’est là sa structure -assumée. Avec donc un commencement, sous l'auspice d'une mouette. Puis un chemin, avec ses étapes -ses chefs-d’œuvres. Et son prolongement : récemment, la musicienne nous a fait don de ces premiers enregistrements, archivés jusque là, et maintenant disponibles. Les Premières Années.

En fonction de ce magnifique parcours, il m’importait structurellement de terminer le présent texte en évoquant un album studio de Joni Mitchell. En l'occurrence son dernier à ce jour, l'album Shine.
Parce que ma propre vie a été rythmée par les sorties de tous ces albums. Et parce que l’œuvre de Joni Mitchell représente pour moi la quintessence de l’inspiration, matrice du travail de composition qui ensuite la concrétise. L'écriture, ce diamant brut que le studio par la suite taille, cisèle sous la houlette de l’orfèvre en chef, et de tous ceux qui l’accompagnent dans cette tâche : je pense ici particulièrement à l'ami et fidèle compagnon d’enregistrement d’une vie, Henry Lewy - à qui Paprika Plains (par exemple et au hasard) doit tant -en dépit des violons qui déraillent, en dépit des taquineries d'un Mingus sur le sujet, et avec en prime l’humour de Joni Mitchell dans sa riposte, lorsque le jazzman lui fit remarquer ces (merveilleuses) dissonances. (Mitchell à Mingus: "Yeah!! You noticed!..." / "Non sans blague? T'avais remarqué?!..."). Éclats de rire, bienveillance et bon esprit.

Donc, Joni Mitchell a refermé son dernier album de compositions originales paru à ce jour en reprenant le poème if de Rudyard Kipling, sur

Archives
The Early Years
Volume 1, 2, 3
Joni & Henry Lewy
Jonimitchell.com

lequel elle composa l'une de ses plus belles musiques. Là où Charles Mingus lui avait offert les compositions Joni I-VI pour qu'elle leur donne un titre, des mots et enfin les chante (aboutissant ainsi au magistral Mingus), Joni Mitchell avec If aborde le processus inverse, en mettant en musique les mots d'un autre.
Et quels mots ! If exprime si parfaitement ce que Joni Mitchell semble elle-même penser, la langue y est si magnifique qu'il est difficile, à première écoute (surtout si l'on n'est pas un connaisseur de l'œuvre de Kipling, ce qui est mon cas), de ne pas imaginer que ce texte ne soit pas sorti de la plume de la musicienne canadienne. C'est pourtant le cas. Seuls rajouts au texte d'origine, les mots de conclusion :"I know you'll be all right, 'Cause you've got the fight, You've got the Insight" / "Je sais que tout finira bien pour toi, parce que tu te bats, et que tu sais voir les choses au delà des apparences".

Voir les choses au delà des apparences.
C’est une des choses majeures qui caractérisent Joni Mitchell.

Dès le début, vers ce milieu des années 1970 où j'eu accès à son œuvre, je n’ai jamais vu en elle une blonde au physique avantageux, avec ce que l'on a coutume d'appeller "une voix", une romantique qui écrivait des chansons d’amour exceptionnelles et qui les chantaient comme personne ; un être fragile et balloté par des peines de cœur aussi plurielles que médiatisées. Quelle idiotie. J’ai toujours perçue Joni Mitchell avant tout comme celle qui voyait au delà du miroir. Et aussi et surtout, comme une guerrière, celle qui parvient à briser le miroir. Je l'ai vue effrayée par la violence de la vie, effrayée par le diable qui lui faisait si peur -cet autre nom pour toutes les vicissitudes et les peines dont l'existence nous accable.

"If"
Cover of
the poem by
Rudyard Kipling
Source: wikipedia
Publisher :
Doubleday 1910
Rudyard Kipling
Source photo:
Wikipedia / Bonhams
Auteur: Elliott & Fry

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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