Cette situation se trouva aggravée du fait qu’à l’automne 2014, une blessure très sérieuse à la jambe avait nécessité une intervention chirurgicale lourde, et par conséquent rien ne garantissait que je puisse être en état de peindre au début de 2015 après une convalescence espérée heureuse, mais dont l’issue à l’époque demeurait incertaine ; en revanche, tout indiquait dans ce contexte inconfortable que je serais dans l’incapacité de courir à droite et à gauche pour rencontrer et convaincre les partenaires que ma co-exposante et moi avions identifiés pour nous épauler dans notre entreprise. Il fallut pourtant s'y résoudre.
Bref, c’est peu dire que les vents nous furent contraires, et le fait que nous parvînmes à ouvrir l’exposition à la date prévue tient rétrospectivement du miracle.
D’autant plus qu’au moment où enfin elle ouvrit, elle ferma presqu’aussitôt en raison des attentats barbares du 13 novembre 2015 qui endeuillèrent la capitale et interrompirent momentanément la tenue de l'exposition, tous les lieux culturels ayant fermé leurs portes au cours de la semaine d’horreur qui suivit ces atrocités. Attentats qui ensuite compromirent durablement son bon déroulement comme celui de tous les événements culturels parisiens, en raison des impératifs de sécurité imposés par le terrorisme islamiste.
Pour conclure ce chapitre sur les obstacles rencontrés sur notre parcours, j’éviterai par pudeur de m’appesantir sur les lâchages subis en cours de route, et les multiples bâtons que certains trouvèrent apparemment légitimes et indispensables de mettre dans nos roues, pourtant déjà bien cabossées et fragilisées par les ornières parsemant ce chemin sur lequel nous nous étions engagés dans l'enthousiasme, avec pour seul horizon à atteindre, un simple hommage : celui que nous voulions respectueux, honnête et sincère au premier disque de Patti Smith, par le prisme d'une exposition nommée horsesvisions.