Mais avant ces prémisses de vocation artistique, c’est certainement ma rencontre avec Elton John qui m’a fait comprendre qu’il y avait un jeune homme en qui sommeillait un être différent. Un jeune homme pour qui art et création allaient devenir le socle primordial de son existence. Socle dont cette rencontre avec le musicien constituait la première pierre.
Je dois cela à Elton John, tout simplement. Sans oublier bien entendu le simple plaisir d’écouter sa musique en boucle, depuis plus de cinq décennies. Une œuvre immense, d’une créativité artistique et d’une richesse jamais démenties, dont le temps qui passe nous fait prendre davantage la mesure de son excellence, et qui demeure pour moi une source d’émotions toujours renouvelées, comme je l’ai souligné auparavant.
Dans les années qui suivirent, je revis Elton John à quelques reprises à Paris ou à Londres, notamment à l’occasion d’une session de photos qu’il m’autorisa à prendre de lui en 1977, faisant preuve une fois de plus de son extraordinaire générosité vis à vis d’un simple "school boy" français devant produire une série de photos dans le cadre de ses études d’arts plastiques. Étant donné la nature du sujet proposé par l’école (un portrait avec un objet familier en relation), j'avais pensé à Elton John et à l’ours en peluche de mon enfance.
J’avais contacté mon ami Robert Key, un fidèle parmi les fidèles de musicien, qui travaillait avec lui depuis ses débuts dans la décennie 1970, et que j’avais rencontré à l’occasion de mon travail artistique effectué dans le contexte de la tournée mondiale du chanteur en 1974.
Robert et moi avions développé une profonde et solide amitié, à laquelle seule sa mort prématurée mit un terme en 2009. J’adorais Robert, et je crois bien qu’il m’appréciait. Son décés fut un choc, de ceux qui laissent un vide que les années qui passent jamais ne comblent. Robert très gentiment avait donc accepté d’enquêter auprès d’Elton John au sujet de ma demande.