Le lendemain, j’eus le bonheur de revoir Elton John à Virginia Water, juste avant son départ pour les Etats-Unis, où il partait enregistrer son neuvième album studio, Captain Fantastic and the Brown Dirt Cowboy, avant que ne débute sa tournée U.S. Les gouaches lui ayant été présentées auparavant par son manager, je pus ainsi partager un bref moment avec le chanteur, moment de grand soleil pour moi –évidemment.
Elton John et son manager utilisèrent plus tard également certaines peintures pour d’autres usages. L’une pour le 45 tours The Bitch Is Back (extrait de l’album Caribou, dans une publicité parue dans le magazine Billboard, ainsi que pour la pochette du "single" dans son édition portugaise). Une autre pour le carton d'invitation d'une gigantesque party à Los Angeles, offerte pour célébrer le succès des concerts donnés dans la Cité des Anges en 74. Un petit miracle, donc. Et dont je ne suis toujours pas revenu, même aujourd’hui. Car le moins que l’on puisse dire est que ces peintures ne montraient pas toujours Elton John sous un angle particulièrement flatteur, et les membres de son groupe encore moins !... Mais c’est bien là ce qui a toujours caractérisé Elton John, en sus de son génie musical : son extraordinaire sens de l’humour, et sa capacité à distinguer la bienveillance et la considération sous l’impertinence de la caricature.
Ces publications représentèrent, avec ma rencontre personnelle avec Elton John, l'un des moments les plus exaltants de ma vie. Et c’est certainement cette rencontre avec lui qui détermina ma volonté de tenter, par la suite, d’approcher des artistes comme David Bowie, Véronique Sanson et surtout Joni Mitchell.
J’ai raconté dans la partie de ces travaux de jeunesse consacrés à Joni Mitchell, à quel point ce fut ma rencontre avec la musicienne canadienne, puis l’ensemble des œuvres réalisées d’après sa musique et ses poèmes, qui avaient été déterminants pour mon devenir de peintre. Et c’est la réalité.