Dans le cadre du travail monumental qui fut effectué par Elaine Ruas, je dois donc à Silvestre Gorgulho d’avoir appuyé les démarches de cette dernière, et d’avoir fait ce qu’il fallait pour que notre projet d’exposition à Brasilia aboutisse. Ce n’est pas peu.

Lorsque nous arrivâmes à Brasilia Juliette Vincent et moi, nous fûmes conviés par Silvestre en compagnie d’Elaine Ruas à une visite de la Tour Digitale de communication de Brasilia, qui devait prendre le relais de la Tour de télévision d’origine située en amont du point d’intersection de l’Axe monumental de Brasilia et des Ailes sud et nord. C’était le dernier grand projet architectural de Niemeyer de son vivant, projet qui avait été soutenu par Silvestre Gorgulho et son administration (Silvestre d’ailleurs édita en 2012 sur le sujet un très bel ouvrage intitulé La Flor do Cerrado). En 2010, la nouvelle Tour était en voie d’achèvement, et c’est ainsi que Juliette et moi nous-nous retrouvâmes sur l’une des plateformes suspendues de l’édifice, à 110 m d’altitude au bord du vide… et en ce qui me concerne, tétanisé par un vertige aussi dévastateur qu’incontrôlable. Ce qui fit beaucoup rire notre comité d’accueil, à juste titre.

Et je lui dois aussi un grand moment d’émotion, résultant d’un de ces voyages éclair à Rio de Janeiro dont les Brasilienses ont l’habitude, qu’il fit durant mon retour et séjour à Brasilia en décembre 2010 pour le décrochage de mon exposition. Un aller-retour en avion pour aller dire bonjour à son ami Oscar, et lui présenter le catalogue de notre exposition.

Je dois à Silvestre Gorgulho de trouver le matin suivant, à la réception de mon hôtel, un jeu de tirages photo de son entrevue avec Oscar Niemeyer, comme ça, juste pour le plaisir, juste pour la générosité du geste. L’enveloppe m’attendait sagement sur le comptoir de ce petit hôtel modeste et sans âme du Setor Hoteleiro Norte ("Zone Hotelière Aile Nord" -rien à voir avec la magnificence du Brasilia Palace Hotel.