J’ai rencontré Ana Cristina Costa e Silva en 2003 à Brasilia, par l’intermédiaire d’une relation de travail d’origine brésilienne à Paris qui m’avait mis en relation avec la jeune productrice brasiliense, dans le cadre des démarches que je menais à l’époque autour de mon projet de film documentaire “Brasilia.  Voyage vers l‘Aurore”.
Profitant de mon voyage au Brésil cette année-là, rendez-vous fut pris à Brasilia chez Dharma Filmes (la maison de production d’Ana Cristina), afin d’évoquer les modalités de son intervention sur la production de ce projet de film. Un projet dont la réalisation (soumise comme il se doit à tous les aléas et difficultés imaginables de n’importe quelle autre production de sa catégorie), était par dessus le marché dépendante d’un challenge de taille : son préalable. C’est à dire, l’incontournable collaboration avec Oscar Niemeyer. Un passage obligé, sans lequel tout l’aval projeté s’écroulait. De fait, la véritable clef de voûte d’un film qui se voulait une itinérance dans le Brésil des années 1950 et un voyage dans l’époque de la construction de sa capitale, ville qui avait marqué à jamais la deuxième moitié du XXème siècle du sceau de l’audace, de l’innovation et de la modernité.
Cette aventure doit beaucoup à Ana Cristina et Fernando Lemos, même si les circonstances ne permirent pas de mener l’entreprise à son terme : ce sont les liens personnels de la jeune femme avec Fernando Lemos, un journaliste proche d’Oscar Niemeyer, qui favorisèrent l’accès à l’architecte. Ana Cristina put ainsi faire parvenir mon document de présentation du film à Oscar Niemeyer, qui après l'avoir consulté donna son accord.
Il faut pouvoir se représenter ce que ce moment put signifier à l’époque, et son caractère extraordinaire : en ce temps-là, Oscar Niemeyer était une véritable icône de l’architecture (certains n'hésiteraient pas à employer le mot “star”), dans le monde entier. Mais au Brésil, Oscar Niemeyer était de surcroît un mythe : une personnalité que la splendeur et la singularité de son travail avait rendu célèbre, mais aussi une légende que