Et c'est dans la même optique que j'ai peint une ultime toile pour le Cinquantenaire de la cité ("L'Homme de Brasilia", 2010) ; j'ai tenu à lui donner un sens particulier en la chargeant de faire mes adieux à Brasilia à travers l'évocation du chef-d‘œuvre de Philippe de Broca, "L'Homme de Rio".

De même, la série "Construção!" de 2011 (même si elle peut n’apparaître que recherche picturale pure, de par son traité), s’articule pourtant autour d’un signifiant, celui de la rudesse et de la violence inhérentes à un chantier qui défia l’isolement et l’hostilité du site naturel qu’il prétendait dompter. Aventure grandiose et réelle épopée, en cette époque où s’aventurer dans le désert rouge et sauvage du Cerrado brésilien pour y construire un improbable fleuron de la Modernité avec cette nouvelle capitale voulue par le président Kubitscheck, représentait en lui-même un symbole et un manifeste : ceux de l’énergie et de l’optimisme du peuple brésilien et de son président.

La dernière œuvre (à ce jour) que je peignis en relation à Brasilia fut le quadriptyque "A Ausência (The Absence)", en 2013.
Ce fut ma façon de dire adieu à cet homme dont l’art et l’esprit m’avaient tant marqué et avaient ouvert tant d’horizons à ma peinture. Oscar Niemeyer, mort en 2012 un peu avant Noël. J’ai raconté l’histoire de la naissance de cette œuvre dans les pages qui la concerne, dans le chapitre Brasilia Peintures. Elle conte la mort mais aussi la vie éternelle, celle de l’esprit à travers l’art. Ce fut la conclusion que j’apportais à cette époque à ma saga brasiliense. En supposant que conclusion il y ait. Seul l’avenir le dira.

Octobre 2021