Mais qui était l’homme derrière ces splendides métamorphoses en forme de leurres ? Il n’est hélas plus d’actualité d’essayer de trouver une réponse à cette question, depuis ce funeste 10 janvier 2016.
Vers la mi Soixante-dix, j’ai réalisé quelques gouaches ayant David Bowie pour thème.
Ce sont des circonstances précises qui m’ont permis de le faire : j’avais obtenu auprès de RCA, la maison de disques de Bowie, un ensemble de documentation photographique lors d’un séjour à New York à l’été 75. Étant en vacances à Stamford, Connecticut, dans la famille de Sue Rudman (amie américaine ensuite perdue de vue dans les années 80), j’étais parvenu à décrocher un rendez-vous chez RCA, au Art Department de la Major dont le siège se trouvait à l’époque dans Manhattan au 1133 Avenue of the Americas. J’avais pu y montrer ce que j’avais précédemment fait pour Elton John, en décrivant mes intentions. Ce que mon interlocuteur avait vu l’avait suffisamment convaincu pour me confier un ensemble de tirages promotionnels de Bowie pour que je les utilise pour mes peintures. Ces photos me servirent donc de base pour la majorité des œuvres.
Par la suite, RCA me tint au courant de l’avancée des choses, qui finalement n’aboutirent pas. Peut-être parce que Bowie, à qui RCA m’assurait par courrier avoir soumis quelques reproductions des œuvres, ne s'était pas retrouvé dans ce travail, ou qu’il lui avait semblé sans valeur ajoutée et dénué d'intérêt artistique? À l’aune de ce que je fis et que je tente toujours d’évaluer de la façon la plus objective possible à chaque fois que je me penche sur mon travail, un peu des deux probablement.
Mais rétrospectivement, je me dis surtout que lorsque ces quelques gouaches lui furent soumises (si elles le furent jamais réellement), leur majorité avait été produite en perspective du "look" du moment, que l’ex-Ziggy Stardust arborait entre 1974 et 1976.