Peu d’originaux ont survécu aux pertes ou détériorations occasionnées par le temps. Ce qui explique la qualité de certaines des reproductions réunies dans ce chapitre dédié à Bowie, conformées à partir de petits tirages-papier basse définition, seuls vestiges de ces travaux perdus, et dont les négatifs d'origine ont eux aussi disparu pour la plupart.

Ces quelques gouaches trouvèrent leur support dans les photographies que le Art Department du label RCA de New York (à l'époque la Maison de disques de Bowie) me confia en 1975 et m’encouragea à utiliser dans le cadre de ces recherches menées autour de l’image de Bowie, suite à la publication de mon travail consacré à Elton John au milieu des années 1970.

C’est majoritairement sur le label RCA que parut la partie légendaire du catalogue du chanteur britannique. Série inaugurée avec l'album Space Oddity en 1969 (sur Philips au Royaume-Uni, et Mercury aux USA), et qui s’acheva en 1980 avec la sortie de Scary Monsters (and Super Creeps). Après cette ultime parution chez RCA, Bowie quitta alors le label pour EMI, départ suivi dans la foulée par la sortie en 1983 de Let’s Dance, plus gros succès commercial de l'artiste britannique dans toute sa carrière.

Grisé par le triomphe planétaire de Let’s Dance, et succombant ainsi aux sirènes du succès et aux recettes du marketing, Bowie accoucha dans la décennie 80 d’une succession d’albums pour le moins décevants en regard du niveau d’excellence et de la prodigieuse créativité des opus éblouissants et mythiques des années 1970. C’est seulement à partir des années 1990 puis 2000 que Bowie amorça un retour aux sources vers le concept et la recherche tant visuelle que musicale, exigences et protocoles de travail qui avaient établi son statut d'artiste unique et majeur dès la sortie de Space Oddity en 1969.