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Toujours est-il qu’avec le recul, on mesure à quel point les comparaisons oiseuses dont Rickie Lee Jones fut victime à ses débuts contribuèrent à ce que la musicienne tente systématiquement d’échapper aux étiquettes que l’Industrie discographique et la Presse prenaient un malin plaisir à lui coller sur le front. Elle paiera cette politique par une carrière en dents de scie (lire la remarquable analyse de Ted Goia), mais refusera toujours de mettre en balance son intégrité artistique, préférant défricher au risque de décevoir plutôt que de rentrer dans un moule quelconque. C'est pourquoi l’œuvre de Rickie Lee Jones compte relativement peu d’enregistrements studio sur un peu plus de quarante ans de carrière. Mais elle offre tout de même quelques vrais chefs-d’œuvre.

Si Rickie Lee Jones est considéré comme le premier d'entre eux, la rupture de la musicienne avec Tom Waits lui fera accoucher douloureusement du deuxième : l’extraordinaire Pirates, paru en 1981. Jones y est épaulée par Sal Bernardi, talentueux musicien américain bohême féru de Jazz et de Blues, originaire du New Jersey et source d'inspiration pour Weasel and the White Boys Cool (titre de Rickie Lee Jones, 1979), au même titre que Chuck E. Weiss (disparu en 2021), qui inspire à la compositrice le tube planétaire Chuck. E's in love. L'album Pirates, lui, sonne le glas des nuits agitées, des bœufs improvisés et des beuveries en bande organisée avec l’icône Chuck E. Weiss dans les bars interlopes de L.A.
Avec Pirates, Jones signe très certainement son plus grand enregistrement, et ce sous la bienveillance amicale de Sal Bernardi qui la soutient dans l’épreuve (et deviendra momentanément son partenaire de cœur). Le musicien, installé depuis à Paris, demeurera fidèle au poste au fil des décennies et ne cessera plus jamais d'accompagner Jones au cours de ses aventures discographiques ultérieures.
Condensé d’émotions aux confluents du Blues et du Jazz, accommodé à une sauce toute personnelle, Pirates est le plus sophistiqué des disques de Rickie lee Jones dans la production et dans l’écriture -et celui qui met le plus en avant la créativité, l’originalité et l’extraordinaire fragilité de l’artiste.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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