Je crois bien que je n’avais pas laissé d’originaux. La musicienne n’étant pas à Paris, cela n’aurait servi à rien. Mais il me semble que j’avais remis à sa mère des petites reproductions pour qu’elle les fasse parvenir à Véronique Sanson -mais je n’en suis plus très sûr.
Quoi qu’il en soit, il n'y eut pas de réaction, et Madame Sanson, à chaque fois que je la rappelais ou lorsque je passais la voir, m’expliquait alors invariablement que sa fille menait une vie de bâton de chaise, n’avait pas une minute à elle et était submergée par les préparatifs de son album (qui avait pris du retard, puisqu’il ne sortirait finalement qu’à l’automne 1977).
En désespoir de cause, lors d’un séjour de Véronique Sanson en France à la fin de l’été 76 (me semble-t-il), Madame Sanson me donna le numéro de téléphone de sa fille à la campagne, (je crois bien que c’était à l’époque à Orgeval), pour que je puisse m’entretenir directement avec elle. La preuve de confiance que Madame Sanson me témoigna ce jour-là me toucha. J’appelais, et tombais sur un monsieur à qui j’expliquais que j’appelais de la part de Madame Sanson, et qui me dit de rappeler ultérieurement car Véronique était occupée. Je parvins à parler à Véronique Sanson au bout de plusieurs coups de fil. J’étais très ému de l’entendre dans le combiné. La musicienne fut très aimable, mais me fit comprendre qu’en fait elle n’avait pas eu le temps de regarder quoi que ce soit, et me dit que sa maman me tiendrait au courant.
À part le temps qui passa, il ne se passa pas quoi que ce soit d’autre.
Finalement, à l’automne 1976 je revis un jour Madame Sanson qui m’annonça, l'air embarrassée, que sa fille était réticente car elle trouvait que la tête qu’elle avait sur mes gouaches "ressemblait à celle de la sorcière de Blanche-Neige"… Rétrospectivement, ces paroles rapportées de Véronique Sanson m’amusent beaucoup, et déjà à l’époque j’avais trouvé la comparaison… imagée !