Mon chemin vers Brasilia nécessita un temps long (avec ses revers -oubliés-, et ses joies -exaltantes) ; une quête qui connut une issue heureuse, grâce aux indispensables soutiens susceptibles de lever les obstacles qu’une pareille entreprise ne pouvait manquer de rencontrer. À savoir, l’usage d’une langue qui m’était étrangère, et la distance d’avec un pays dont la capitale, devenue mythe architectural et donc sacralisée comme tel, se trouvait de surcroît séparée de la France par près de neuf mille kilomètres d’océan et de terre et plusieurs décennies d’histoire et de culture propres au peuple brésilien.

Aussi, lorsqu’en 2003 je commençais à m’intéresser à Orly sud, je ne m’attendais certes pas à ce que la route soit facile (jamais elle ne le fut, quel que soit le chemin thématique emprunté par mes peintures). Mais je n’aurais jamais imaginé qu'elle puisse se révéler aussi tortueuse et escarpée (voire davantage) que celle qui m’avait mené à Brasilia. Ni qu’un corpus pictural, dédié à un lieu inscrit au patrimoine de mon propre pays et situé à moins de trente kilomètres de mon lieu de vie et de travail, rencontre sur sa route des blocages et des embouteillages dignes des légendaires transhumances automobiles qui congestionnèrent la Nationale 7 à chaque vacances d’été des Trente Glorieuses -un axe routier rebaptisé depuis, mais que le bâtiment sud de l’aéroport d’Orly continue d'enjamber de nos jours.

Les difficultés inattendues et parfois invraisemblables que rencontrèrent mes toiles de la série Orly (Sud) dans leur projet de s’exposer sur les murs de l’Aile sud de l’aéroport (ambition qui dès le départ fut mon objectif et mon rêve, rêve jumeau de celui que Brasilia exauça en 2010 en accueillant sur les cimaises de ses galeries les œuvres qui la célébraient), furent suffisantes pour qu’il m’apparaisse essentiel aujourd’hui de rendre à César ce qui lui appartient, en tentant de saluer ceux qui firent que ce travail puisse au final exister dans l’œil public, la rareté de ces soutiens les rendant d’autant plus estimables et chers à mon cœur.