Après cette nuit à Ashcombe House de 1987, je n'ai plus jamais revu Joni Mitchell. Trente-cinq ans à ce jour de 2022 ont passé, depuis notre dernière entrevue.

J'ai seulement repris contact en 2006 avec elle, via son management. Je préparais alors le catalogue de mon exposition Trois Traces d’Oscar à l'Espace Niemeyer, lieu d'exposition du Siège du Parti communiste français construit par l'architecte brésilien Oscar Niemeyer -l’une de ses œuvres-phares par excellence.
Je souhaitais inclure le texte de Both Sides Now dans ce catalogue, en parallèle au texte sur les nuages écrit par Oscar Niemeyer dans ses Mémoires Les Courbes du Temps, accompagnant ma peinture Nuages. Celle-ci montrait Oscar Niemeyer et Joni Mitchell réunis, le premier dessinant la seconde en train de patiner sur une allégorie de rivière gelée, figurée par le vitrage circulaire de la dalle qui entoure la coupole conçue par Niemeyer, la musicienne tenant un pinceau à la main.

J'avais expliqué au management que j'avais rencontré Joni Mitchell auparavant, de façon à ce que lorsqu'ils l'interrogeraient, elle puisse me situer (peut-être), et décider ou non de me donner l'autorisation de reproduire Both Sides Now dans mon catalogue.

Ce texte figure bien dans ce catalogue.

Donc... pour cette fois-là, et aussi pour toutes les fois où j'aurais eu envie de le lui dire, c'est à dire à chaque fois que je l'écoute, c’est à dire un nombre incalculable de fois au cours des quatre décennies passées, je dirai en conclusion de mon histoire la seule chose qu'il convienne de dire à Joni Mitchell, pour sa bienveillance dans nos rencontres, pour son œuvre, et pour tout ce qu'elle a représenté et représentera toujours pour moi.

Merci.

Novembre 2022