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Elton John > Peintures

Entre potes du collège, on se prêtait les disques à l’époque : l’argent de poche que nous recevions ne suffisait pas à étancher notre soif inextinguible de découverte des nouveautés musicales, en ce temps où fleurissait tout ce qui a constitué depuis le panthéon, l’Âge d’or de la Pop-Rock mondiale.
Mais Johan avait refusé tout net de me prêter le "Black Album" (puisque c’était comme cela qu’il appelait le second disque d’Elton John, un petit clin d’œil à "l’Album Blanc" des Beatles, supposai-je), et qu’il écoutait en boucle avec Tumbleweed Connection, troisième album d’Elton John. Étant donné que Johan possédait déjà ces deux disques (le premier, Empty Sky, était lui introuvable à Nice), nous avions convenu que j’irais acheter la quatrième et dernière cuvée en date de 1971, Madman Across The Water, et qu’ensuite nous-nous les échangerions à tout de rôle.

Ainsi, mon premier vinyl d’Elton John fut Madman Across The Water, et c’est l’une des raisons pour lesquelles je ne me suis jamais remis de ce disque ; la principale étant que c’est un chef-d’œuvre, et l’opus d’Elton John que je préfère avec Blue Moves. Pour la petite histoire, mes parents sur le moment, eux aussi, eurent du mal à s’en remettre : durant une semaine, pour cause de travaux dans ma chambre, j’avais émigré sur le canapé du salon, là où se trouvait la chaîne "Dual" de la famille. Chaque soir, j’en profitais pour écouter religieusement l’album aux écouteurs, en boucle et à fond, jusqu’à deux heures du matin et plus. Un soir, absorbé par mon rituel, je ne compris pas pourquoi soudainement la lumière s’alluma, ni pourquoi ma mère surgit tel un dragon vociférant. Je n’eus pas le temps de dire ouf qu’elle m’arracha les écouteurs, et là… À ma grande épouvante, comme un coup de tonnerre dans le silence de la nuit, retentit Holiday Inn sur les enceintes près du canapé. Le volume de son d’un concert dans le salon, désormais seulement concurrencé par les hurlements de ma mère. L’ensemble de ce vacarme (musique et hurlements) devait s’entendre jusqu’à la Promenade des Anglais

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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