A AUSÊNCIA (THE ABSENCE)

À la fin de l’année 2012, j’écoutais presque exclusivement The Absence,
album de la musicienne et chanteuse de jazz Melody Gardot.
Sa musique a accompagné le contexte de la disparition d’Oscar Niemeyer.
À l’exception du jour où l’architecte a dit adieu à ce monde, moment précis où résonnait
sur ma platine le morceau Nenia du jazzman et trompettiste italien Paolo Fresu.
Rarement, l’âme d’une musique aura autant épousé le moment.

La mort d’Oscar Niemeyer a fait naître en moi un polyptyque.
La musique de Melody Gardot fut l’écrin de cette naissance.
Gardot a teinté les compositions de The Absence des couleurs du Portugal et du Brésil.
Le hasard probablement a fait que c’est en écoutant une des pistes de l'album, Lisboa,
que ces peintures évoquant la disparition de Niemeyer se sont imposées à mon esprit.
Le hasard encore a fait que Lisboa est une chanson d’amour pour la capitale
d’un pays qui aborda les rives d’un nouveau monde, nouveau monde qui devint le Brésil,
pays dont la capitale devint Brasilia.
On doit probablement au seul hasard le fait que cette chanson d’amour pour la capitale du Portugal
ait donné naissance à une peinture dédiée à la capitale du Brésil et à son architecte.
Le hasard toujours, probablement, a fait que Lisboa
débute au son des cloches d’une église – une cathédrale ?
Enfin, le hasard seul a fait que le dernier coup de pinceau donné à
A Ausência (The Absence) l’ait été au son des dernières paroles de Iemanja,
ultime piste de The Absence de Melody Gardot :

"I wanted to stay, I gotta go, but I’m coming back one day
J’aurais voulu rester, je dois y aller, mais je reviendrai un jour".

Je ne sais pas si Oscar Niemeyer reviendra un jour.
Mais de toute façon, pour revenir, il faut être parti.
Regardez son oeuvre.
Il ne nous a jamais quitté.

Mars 2013

Photographie: Jacques Benoit / Extraite de l’interview d’Oscar Niemeyer (Rio - 2004) / Projet de film Brasilia. Voyage Vers l’Aurore > voir "Brasilia Historique" (Accueil)