Hotel et endroit de rêve mythique baigné par les flots du Lac Paranoa, où j’avais tenu à séjourner avec Juliette Vincent en octobre, au moment de l’accrochage de l’exposition et de son vernissage. Je découvris ainsi quelques images de l’architecte photographié par Silvestre, avec le catalogue de mon exposition sur les genoux, en train de feuilleter l’ouvrage et de regarder les œuvres qu’il présentait. Dont cette peinture représentant l’aéroport de Brasilia tel que Niemeyer l’avait voulu, et tel que les Militaires l’empêchèrent de le construire. Une peinture que je lui avait offerte.
Six années séparaient ces photos du moment où j’avais moi-même rencontré Oscar Niemeyer à Rio, dans ce même atelier face à la plage de Copacabana. Des photos pour moi inestimables : elles montraient celui qui avait imaginé les volumes de Brasilia découvrant mes peintures dans un catalogue, peintures inspirées par la ville dont le Prince avait été un enfant-architecte.
Puisque l'architecte Oscar Niemeyer a toujours eu, à mes yeux, un sourire d’enfant triste.
Je dois aussi à Silvestre Gorgulho une fin d’après-midi exotique, lors de mon retour à Brasilia en décembre 2010 pour la fin de l’exposition, où il me convia à une visite de l’ARUC (Association culturelle et récréative Unidos do Cruzeiro, un club brasiliense spécialisé dans le Foot et le Carnaval), et où il me présenta l’équipe, me faisant cadeau d’un T-shirt "souvenir" de ce “Projeto Carnaval” qui célébrait l’influence de l’Art et le processus de création présent dans les préparatifs de cette institution de la culture festive brésilienne qu’est le Carnaval : “L’Art, du hangar à l’avenue” (“Arte, do barracão a avenida”).
Les années s’envolèrent, mais Silvestre en chemin ne m’oublia pas : en 2012 lorsqu’Oscar Niemeyer quitta ce monde, il fit parvenir ma lettre de condoléances à Ana Lúcia Niemeyer de Medeiros, petite-fille de l’architecte que j’avais rencontrée en 2004 lors du tournage effectué auprès de son grand-père.