Afin d'excuser mon allure, Elaine avait pris soin d'insister sur le fait que j’étais un artiste -et un artiste français qui plus est-, ce qui avait paru aussitôt allumer une lueur de compréhension attendrie et d’indulgence dans l’œil des convives… Je me rappelle également le jour où nous-nous arrêtâmes dans une station service, et qu’un gros nounours de carnaval, sorte de mascotte de Noël, se mit à parader autour de la Brésilienne, sous nos mutuels éclats de rire. Je nous revois à la clôture de l’exposition, lorsque j’offris à Elaine une de mes toiles préférées, “Le Baigneur au Congrès” pour la remercier, et je revois les larmes qui nous montèrent aux yeux alors, à notre plus grand embarras mutuel. Je la vois et l’entend encore en compagnie du fidèle Zé qui travaillait avec elle au moment des adieux lorsque je quittais le Centre Renato Russo à bord de mon taxi pour l’aéroport, quand elle m’envoya un baiser, qu’elle confia au vent du Cerrado rouge -une brise d’amitié que je sens toujours sur ma joue aujourd’hui.
Enfin, je me rappelle qu’au delà des qualités humaines qui la caractérisent, de nos rires et de nos douleurs, qu’au delà du souvenir de nos épreuves qui jamais ne nous empêchèrent de garder espoir et de nos victoires qui toujours nous confirmèrent que rien n’est jamais acquis, je dois certainement à cette très belle personne la plus belle exposition de ma carrière, celle qui a consisté en une rétrospective de tout mon travail consacré à Brasilia.
Exposé par Brasilia.
Exposé à Brasilia.
Que demander de plus.