Je ne devais revivre quelque chose d'équivalent, au niveau de la pression et du stress, qu'avec l'exposition horsevisions, huit années plus tard, au même endroit.
Un sourire me vient (sourire qui cependant ne parvient pas à me faire oublier la hantise vivace et permanente de l’échec, suscitée par une charge de travail démesurée et un planning impossible à tenir), lorsque je revois cette ultime toile de la série L’Humanité (et toute dernière œuvre réalisée pour Trois Traces d’Oscar), encore en train de sécher alors qu'elle devait partir roulée avec toutes ses congénères chez Marin l’encadreur d’Arcueil, pour y être tendue sur chassis.
L'encadreur devait ensuite livrer à peine une semaine plus tard toutes les toiles montées à l’atelier de reproduction photographique devant assurer les clichés permettant la reproduction des œuvres dans le cadre de la fabrication du catalogue de l’exposition.
Celui-ci n'attendait plus qu'elles pour partir en gravure puis en impression. Catalogue et invitations devant être prêts et livrés à l’Espace Niemeyer pour le vernissage de l’exposition, dont la date avait été arrêtée plus d’une année auparavant au 17 novembre 2006. Le genre de date butoir qui exige une parfaite coordination dans l’enchaînement des différentes étapes qui la précèdent...
Mais ce protocole de travail, idéal sur le papier, pâtit toujours quoi qu’on fasse et aussi organisé qu'on puisse l'être en amont, des inévitables manquements, défaillances, erreurs, incompétences et malentendus qui au final compromettent le calendrier global, menacent la livraison du Jour J, et ainsi vous font vieillir de dix ans à chaque problème de dernière minute, avec en prime les sueurs froides d’usage.
Mais malgré ces petits inconvénients (et quelques grandes frayeurs tout de même), tout finalement se passa sans trop de dommages et l’exposition put ouvrir à la date prévue avec tout le matériel prévu.