Soit le carton d’invitation (lui disponible trois semaines auparavant afin de donner à ses destinataires la possibilité de réserver leur soirée du 17 novembre), suivi vingt jours plus tard par la livraison du catalogue dans ses cartons, qui furent déposés seulement le matin même du vernissage à l’Espace Niemeyer… et accueillis par moi comme le Messie.
Sauvé par le gong, comme l’on dit couramment, au grand soulagement de Gérard Fournier -et du mien, cela va sans dire.
Les délais que connut la production de Trois Traces d’Oscar font que les toiles qui composent cette vision de l'œuvre de Niemeyer en Région parisienne ne connurent pas toujours, loin s’en faut, le temps nécessaire pour la réflexion et la conception en amont qu'elles exigeaient, et dont elle auraient dû bénéficier.
Sans même parler du temps dévolu au travail de dessin puis de peinture proprement dit (je préfère le mot "peinture" à celui horrible de "exécution", qui semble évoquer des œuvres "assassinées", dans ce contexte).
Le planning en cours condamna ainsi les différents postes cités plus haut à se plier à un labeur soumis au flux tendu, chaque jour que Dieu fit durant douze mois (et la plupart du temps une grande partie de la nuit qui suivait). Aussi, en considérant aujourd’hui certaines des pièces de cet ensemble, j’ai parfois le sentiment que l’urgence et ce manque de temps s'y décèlent -notamment concernant quelques unes des toiles inspirées par le siège du quotidien "L’Humanité". Je ne renie pas l’intention créative qui les anime par rapport au sens profond du mot "humanité" dont je souhaitais exprimer les multiples facettes, mais le résultat obtenu sur toile pour certaines d'entre elles me questionne.
Mais d’un autre côté, parfois le miracle se produit lorsqu’on crée dans l’urgence, et à mon sens il se produisit tout de même pour certaines des œuvres appartenant à cette série de Trois Traces d'Oscar.