Mon courrier s’enquérait sur la possibilité d'une rencontre éventuelle avec la musicienne lors de son prochain passage à Paris. Le grand poète et chanteur m'avait très obligeamment répondu. Mais l'auspice d'une rencontre demeurait plutôt flou. Je changeais alors mon fusil d'épaule, et je parvins finalement à apprendre dans quel hôtel Joni Mitchell devait descendre par le biais de mon ami britannique Robert Key, qui travaillait à Londres dans l'industrie du disque : Robert occupait un poste clef chez Rocket Records, la maison de disque créée par Elton John, son parolier Bernie Taupin et son manager John Reid. Après la série de peintures en 1974 que j’avais réalisé pour la tournée US et UK d'Elton John, Robert et moi avions développé une très profonde amitié, à laquelle seul son décès prématuré en 2009 mit un terme.
A ma requête, Robert m'avait ainsi mis en liaison avec Anne Philonenko, responsable à l'époque chez CBS France du catalogue de Joni Mitchell. Une jeune femme blonde, vive et sympathique avec qui je développais par la suite des liens d’amitié, qui malheureusement s’estompèrent avec le temps, comme si souvent dans la vie. Anne accepta de m'indiquer, grâce au sésame fourni par Rocket Records et l'appui de Robert Key, l'endroit où devait séjourner Joni Mitchell, c'est à dire l'hôtel Warwick de la rue de Berri, dans le 8eme arrondissement de Paris.
Je déposais à la réception de l'hôtel, une journée avant l'arrivée de la musicienne, mon recueil Songs By Joni Mitchell, avec un petit mot et mes coordonnées.
Le lendemain, à l'issue du concert (sur la qualité duquel je ne m'étendrai pas, n'en ayant pas été un spectateur objectif puisque trop de choses le rendait forcément éblouissant à mes yeux et à mes oreilles), après le dernier rappel et au moment précis où le rideau tombait, un garçon bondit sur scène. Il avait déjoué la surveillance du cordon de sécurité -c'est à dire, faisant surtout preuve d'une agilité dont semblaient totalement