Avant et après ce receuil, j’avais aussi réalisé des peintures indépendantes sur carton (de format supérieur aux œuvres du receuil), et pareillement inspirées par des compositions de Joni Mitchell. La plupart d’entre elles évoquaient ma passion impossible pour ce garçon de mon école d’art. Ces peintures s'échelonnèrent entre 1976 et 1983 (date à quelle je rencontrais Joni Mitchell pour la première fois, et moment où la douleur que m'infligeait mon amour-torture commençait à s’estomper). Elles ne constituent donc pas un ensemble, comparativement au recueil Songs by Joni Mitchell de 1978. Certaines ont néanmoins leur place dans la série des œuvres qui me furent inspirées par la musique de Joni Michell (voir section "Peintures").

En 1983 donc, dans le cadre de la tournée mondiale qu'elle effectuait pour la sortie de l'album Wild Things Run Fast, Joni Mitchell donna deux concerts à Paris. Le premier au théâtre des Champs-Elysées le 30 Avril, et le second prévu au Casino de Paris le 1er Mai. C'était la deuxième série de concerts (et la dernière, à ce jour) que Joni Mitchell donna en France, sa première apparition sur une scène française étant survenue une décennie plus tôt, à Pleyel en 72 avec Jackson Brown en première partie (à l'époque, je n'avais encore jamais entendu parler d'elle).
Ces concerts de 1983 étaient donc des événements.

J'assistais aux deux concerts, et pour celui ayant lieu au Théâtre des Champs-Elysées, j'avais cassé ma tirelire. Ayant fait la queue très en avance aux guichets du Théâtre des Champs-Élysées, j'avais ainsi pu me procurer pour moi et deux amis très proches les meilleures places, au centre du premier rang.

Après quelques tentatives infructueuses pour joindre la musicienne, j’étais parvenu à faire passer un message à Léonard Cohen à propos de mon travail inspiré par Joni Mitchell, grâce à l'un de ces deux amis qui à l'époque travaillait avec la compagne française du chanteur canadien.