L'invisible Lien (suite et fin)
J’avais donc loisir de sélectionner mille autres vues dans ma photothèque. Des nuages vus du sol, au coucher du soleil ou sous la lune, panoramiques ou réduits par le gros plan, en couleurs ou monochromes… une pléthore d’images de nuages, toutes aussi adéquates, parlantes et séduisantes que celle que j’avais retenue. Mais c’est cette photo de hublot que j’avais choisie. Du premier coup et sans hésitation. Sans me demander pourquoi ce devait être elle, et pas une autre. Aujourd’hui, j’ai compris pourquoi.
Ces nuages dans un hublot d'avion m’ont fait toucher du doigt le lien invisible, indéfinissable qui m’effleurait parfois lorsque je peignais dans les Années 70 et 80 sur la musique de Joni Mitchell. Lien apparu une seconde, déjà enfui celle d’après, mais laissant toujours derrière lui une trace de son passage. J'ai beau savoir que le hasard aveugle et les coïncidences fortuites existent, j'aurais beaucoup de mal à ranger cette expérience-là dans ces catégories.
Lien invisible avec une musique. Trait d'union spirituel avec une sensibilité. Comme une porte fugitivement entrebâillée qui laisserait voir une prairie infinie de nuages, ceux contemplés derrière la vitre du hublot d'un avion par une peintre "déroutée de sa route de peintre par les circonstances“. Et que cette peintre sublima dans ses paroles et sa musique, puisqu'étant aussi la musicienne de génie que l'on sait.