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C’est cette confirmation de l’importance du rôle des oiseaux dans Birdland qui associa alors dans mon esprit la composition de Patti Smith au film de Alfred Hitchcock The Birds ("Les Oiseaux") -que je connaissais par cœur et que j’idolâtrais inconditionnellement depuis toujours-, dans une sorte de fulgurance définitive : à compter de ce moment, plus jamais je ne revis The Birds sans penser à Birdland.
Et plus jamais je ne pus écouter Birdland sans penser aux corbeaux noirs d’Hitchcock perchés sur leurs agrès, prêts à endeuiller le ciel de leur tourbillon néfaste : les oiseaux noirs de la poétesse punk-rock new yorkaise et ceux du maître du suspense britannique s’étaient rejoints, dans une noce mêlée, furieuse, et cryptée: j'avais conscience qu'aucun élément rationnel ne venait soutenir cette association. Simplement, je sentais que ces deux univers possédaient des connexions occultes, même si celles-ci dans leur majorité se dérobaient encore à ma compréhension. Et, qu’au delà des oiseaux, les deux œuvres possédaient de toute façon deux dénominateurs communs, flagrants : la singularité propre aux chefs-d’œuvre, et la puissance.

Birdland est revenu sur ma platine, puis sur mon lecteur CD un nombre incalculable de fois depuis 1975. Lorsque j’ai pu accéder au texte d’origine grâce à cette Pythie électronique des Temps modernes qu’est Internet, les opacités qui entouraient Birdland se sont enfin dissipées : L’histoire du petit garçon de la composition avait été inspirée à Patti Smith par celle de Peter Reich et de son père, le très controversé psychanalyste (et encore plus controversé chercheur et scientifique) Wilhelm Reich.

Dans mon esprit et sous ce nouvel éclairage, les oiseaux de Birdland ne se substituèrent pas à ceux du film de Hitchcock pour autant, tels une bande-son alternative, car les univers des deux créations n’exprimaient pas la violence et le mystère de la même façon, et certainement pas sur les mêmes trames. Ainsi, Hitchcock résumait The Birds à une parabole sur l’autosatisfaction béate, insouciante et égoïste des êtres, avant la tempête. Chez Smith, le propos différait. Comme elle l’expliquait dans la presse à propos de ce morceau (The Observer / 2005): “Dans l’histoire décrite par Peter Reich, il y a un épisode où Peter évoque une fête d’anniversaire, peu de temps après la mort de son père. À un moment donné, il s’esquive et sort, et croit voir au loin un amas de soucoupes volantes. Il se persuade alors que son père est descendu le chercher pour l’emmener avec lui...

 

Peter Reich (1963)
"Hungarian Movie Makers" - 1999
Wikipedia - Photo : Gergely Pohárnok

 

Wilhelm Reich
(1937
)
Source : Institut Reichien Federico Navarro

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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