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WTC > peintures

Mais ce n’est pas tout.
La lecture approfondie du livre "Imagining Ground Zero" m'apprit l’existence de bien d'autres opportunités, d'une nature différente et générées cette fois par la Presse de New York, ainsi que par quelques autres promoteurs individuels. Cela donne une idée de l’ampleur de l'intérêt manifesté par le public pour la réhabilitation du site de Ground Zero, à l’époque où j’apportais mes toiles à New York.  

Début 2002, le New York Times (à l'initiative d'Herbert Muschamp, critique d'architecture du quotidien) et le New York Magazine (sous la houlette du critique d'architecture Joseph Giovannini), lancèrent chacun leurs propres événements, en publiant les différentes visions d’architectes professionnels et parfois même celles de critiques d'architecture ; ou encore de créateurs préoccupés par la forme que pourrait prendre le site dévasté de Ground Zero dans l'optique de sa reconstruction.
Je découvris ainsi qu'avait existé en parallèle toute une série d’initiatives individuelles, qui furent portées à la connaissance du Memorial Competition Office. Et ce jusqu'en 2004. D’après l'ouvrage "Imagining Ground Zero", ces candidatures continuèrent d’affluer vers les autorités compétentes, en provenance de différents professionnels, parfois d'artistes qui souhaitaient soumettre leurs visions en alternative aux sept projets sélectionnés par le Comité Officiel du LMDC, et ce même après que ce dernier ait opté pour la proposition de Daniel Libeskind. Certaines de ces démarches respectaient le cahier des charges imposé par la LMDC et la NY-Port Authority. D'autres, qui remettaient en question ces règles ou du moins certaines d'entre elles, exprimaient des visions libres pour le renouvellement du WTC, affranchies de tout ou partie de ces contraintes. Ce qui était le cas de mon projet.
J'encourage vivement tous ceux intéressés par la saga de la reconstruction du WTC, à se procurer et lire les ouvrages "Imagining Ground Zero" et "A New World Trade Center Design Proposals". Tout ce qui est énuméré ci-dessus n’est que la partie émergée de ces livres, dont le contenu édifiera ceux qui en prendront connaissance -comme moi-même je le fus.

Conclusion

Le contenu de ces ouvrages consultés entre 2021 et 2023 m’a confirmé que l’homme à qui j’avais confié fin 2002 mes toiles World Trade Center Renaissance à New York (et qui, pour rappel, se trouvait être l'un des auteurs du film documentaire internationalement plébiscité   "New York : 11 Septembre"), avait eu maintes occasions de faire connaître la vision que mes peintures proposaient à un grand nombre d'acteurs qui tous à l’époque tenaient un rôle dans l’entreprise de réhabilitation de Ground Zero.
Encore une fois, je ne dis pas que mon projet avait une chance particulière de se concrétiser. En tout cas, pas plus et pas moins que les dizaines d’autres projets alternatifs qui furent examinés par les acteurs de l'époque, en 2002 et plus tard, et qui ne furent jamais sélectionnés dans aucun concours au final. Mais au moins ces visions eurent la chance de pouvoir être vues et considérées par les habitants de New York. Ce qui était précisément mon objectif initial, et constituait l’unique raison pour laquelle j’avais remis mes toiles à James Hanlon.
Je dois dire que ces découvertes à compter de 2021 m’ont laissé un goût assez amer. La lecture de "Imagining Ground Zero" a rouvert la plaie d'une blessure que je pensais sinon totalement guérie, du moins cicatrisée par le temps écoulé des deux décennies précédentes. Car toutes les initiatives publiques énumérées ci-dessus qui eurent lieu à New York entre 2002 et 2004 démontrent que si celui qui avait reçu et conservé mes tableaux en 2002 avait respecté la demande exprimée dans le courrier qui lui était adressé, le cours des choses aurait pu être très différent.

“Imagining Ground Zero” démontre que le champ des possibles était vaste, et que toutes les portes étaient ouvertes dans le contexte de l'époque. Mais la façon dont les choses se déroulèrent claqua ces portes, et objectivement me fit rater pour toujours ce rendez-vous que j'avais tenté de prendre, à mon petit niveau et avec mes moyens limités, avec l'avenir de Ground Zero.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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