J’ai commencé à travailler sur l’aile sud de l’aéroport d’Orly en 2003.

Depuis 1995 jusqu’à cette date, j’avais consacré le plus clair de ma peinture à la ville de Brasilia, le chef-d’œuvre d’Oscar Niemeyer.

En raison de la proximité temporelle entre ce travail mené autour de Brasilia et les premières recherches consacrées à Orly Sud, mes tâtonnements sur le thème de l’aéroport se firent dans une certaine confusion de concepts, d’intention et de forme. C’était inévitable. La symbolique émanant de Brasilia était trop forte et le bâtiment d’Henri Vicariot eut donc du mal à trouver son identité dans mes recherches, face aux chefs-d’œuvre de la Place des Trois Pouvoirs.
Mon travail sur Brasilia s’était principalement axé sur un parallèle entre l’architecture construite et l’architecture humaine, les formes du bâtiment épousant celles du corps humain, ou s’y opposant, suivant le thème de la peinture envisagée. J’adaptais mécaniquement cette même démarche aux volumes conçus par Henri Vicariot.

Deux toiles naquirent en 2003 de cette confusion. L’une s’intitulait "Orly (Sud). En attendant de voir la suite" (titre prémonitoire s’il en fut).
La seconde, "Orly (Sud). Dominique Francon attend Howard Roark". Cette dernière constituait un rapprochement fusionnel entre Orly et les personnages imaginés par la romancière et philosophe Ayn Rand dans son livre "La Source Vive", ouvrage qui avait donné par la suite un chef-d’œuvre au cinéma, le film "Le Rebelle" de King Vidor).
Mais une fois réalisées, le sens de ces toiles m’échappa : la cohabitation de personnages dévêtus avec d’autres qui ne l’étaient pas apportait certes une forme d’interrogation et de rêverie à laquelle on pouvait ne pas demeurer insensible, mais la plastique des personnages dénudés n’évoquait en rien le lieu de déambulation ; l’exercice s’arrêta donc là.