WTC > peintures
Où se sont évanouies les vingt-deux années qui séparent le moment où j’écris ces lignes du jour où le monde bascula dans la tragédie, l’épouvante et le carnage, jour funèbre de l’effondrement des tours jumelles de New York? Qu’est devenu ce temps? N’aura-t-il accouché que du pire, avec la guerre funeste et stérile qui s’ensuivit, orchestrée par les mensonges de George W. Bush et de sa désastreuse administration, puis l’escalade d’atrocités que l'hydre islamiste a infligé au monde depuis le 11 Septembre 2001, d'al Qaida aux talibans, des talibans à daech, des Bouddhas d’Afghanistan partis en fumée à l’ensemble des nations mutilées par la cohorte d'attentats sanglants qui les ont frappées, sans relâche?
En 2016, j’appris que la reconstruction projetée de la Path Station (gare centrale située dans les sous-sols de feu le World Trade Center et plaque tournante de connection entre le métro et le réseau des trains de banlieue), se trouvait en passe d’achèvement. J'avais appris que le projet avait été confié à l’architecte espagnol Santiago Calatrava, mais je n’avais à l’époque aucune idée de la forme qu’allait revêtir cette nouvelle structure. Je savais seulement qu’elle se situait dans le périmètre des anciennes Tours, donc à proximité de celle qui aujourd’hui les a sinon remplacées, du moins leur a succédé.
J’eus un choc lorsque je découvris l’apparence du bâtiment : la nouvelle Path Station du One World Trade Center, baptisée "L'Oculus", avait la forme d’une colombe blanche prenant son envol au pied de la nouvelle tour.
Dans une esthétique moderne et audacieuse, Calatrava avait ainsi voulu délivrer un message de spiritualité à travers son œuvre. L’architecte ne s’était pas contenté d’une recherche formelle, il avait désiré aller au-delà, en donnant un sens à sa création. Je fus très ému de voir une symbolique parente de celle que j’avais imaginé en 2002 se mettre à vivre, sous une forme différente mais au service du même message, au pied de la nouvelle tour.