art-disent-fr.html

WTC > peintures

Dans ce film dont il avait été le co-auteur avec les Frères Naudet, Hanlon s'était prononcé sans hésitation sur une reconstruction à l’identique des Twin Towers (voir texte de la peinture Manifesto).
Sa déclaration (à l'instar de celle de Rudy Giuliani (voir Manifesto), était venue étayer, en quelque sorte, mon propre sentiment, en le renforçant. En conséquence, le courier adressé à James Hanlon qui allait accompagner les toiles acheminées à New-York lui expliquerait clairement pourquoi je les lui offrais : sa conviction m’avait vraiment ému, et totalement convaincu. Et en lui faisant don de ces toiles, j'espérais qu’en échange il m'aiderait à médiatiser auprès des New-Yorkais le concept contenu dans ces trois toiles, puisque c'était pour eux et pour leur ville que j'avais réalisé ce travail. À ce stade du récit, il faut se souvenir que la fin 2002 était un moment très particulier où tous les projets envisageant la "reconstruction" de Ground Zero étaient en lice, et soumis au public. C’était un sujet de débat majeur qui occupait tous les médias et tous les esprits : tout était encore possible dans l’esprit des habitants de cette cité martyrisée, pour décider quelle forme le futur allait donner à ce qui remplacerait les ruines de Ground Zero, à terme.

Mais en cette fin d’été 2002, alors que je commençais l’exécution des toiles, nous n’en étions encore pas là. Une seule question se posait : comment joindre James Hanlon? Je n’avais aucun moyen de le contacter directement : en 2002, les réseaux sociaux tels qu’on les connait de nos jours n’existaient tout simplement pas. Joindre la caserne de pompier à New-York par téléphone m’avait semblé hasardeux : les chances de pouvoir parler à James Hanlon directement en appelant cette antenne étaient très minces, surtout dans le contexte post-11 Septembre qui rendait forcément méfiants toutes les personnes ayant joué un rôle dans cette tragédie, souvent harcelées de toute part par les médias ou sollicités par des individus plus ou moins bien intentionnés et plus ou moins sains d’esprit. Donc ma démarche pouvait aisément se perdre en appels vains, susceptibles de n'être jamais transmis à leur destinataire.

Appels qui risquaient au mieux d'être mal relayés, voire pas relayés du tout. En revanche, il m’était possible d’accéder directement à Gédéon Naudet, grâce à une amie à Paris au courant de mon projet, et qui travaillait dans la Production TV. Sa qualité de chargée de production lui donnait naturellement accès aux coordonnées des professionnels de tournage.
C’est ainsi que je pus m’entretenir avec Gédéon Naudet en l’appellant à New York, et lui exposer mon projet. En connaissance de mes intentions vis à vis de son co-réalisateur, il accepta que je le recontacte à New-York au moment où j’y acheminerais les toiles, soit vers la fin de l’année 2002, m'indiquant qu’il faciliterait alors le contact avec James Hanlon avec qui il avait tourné son film, et avec qui lui-même et son frère Jules étaient très liés à l’époque.

Ayant commencé à peindre début septembre 2002, je finis mon travail en décembre 2002, et j'arrivais à New-York le 16 décembre, les toiles roulées sous le bras. Elles furent déposées le 18 décembre au matin pour être tendues sur chassis chez Baobab Art Framing, société à l'époque située sur East 12th Street (aujourd'hui la compagnie se trouve à Brooklyn). Le patron, qui s'appelait Barry Frier, avait très gentiment organisé le futur transport avec une société de livraison, qui déposa les œuvres à la caserne pour James Hanlon dès le travail d’encadrement terminé, le 19 décembre au matin.

Dans les deux heures qui suivirent le moment où les toiles furent livrées, j’appelais Gédéon Naudet aux nouvelles, qui décrocha instantanément. Le réalisateur se montra chaleureux et me dit qu’il venait d'avoir James Hanlon dans l’intervalle : averti par la caserne, le pompier était passé aussitôt voir les toiles, et d’après Gédéon Naudet, lui avait confirmé tout le bien qu’il en pensait. Il m’assura que James Hanlon allait m'appeler dans la foulée puisqu’au courant de la brièveté de mon séjour à New-York. Bien sûr, nous allions tous nous rencontrer et évoquer le projet pour réfléchir à ce qui pouvait être fait par la suite. Rassuré, je raccrochais heureux et confiant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

art-disent-fr.html
© Jacques Benoit. Design, œuvres, photographies et textes par Jacques Benoit et placés sous son copyright. Les contenus provenant d'autres sources sont crédités comme tel, ainsi que leur origine.
© Jacques Benoit. Design, works, photographies and texts by Jacques Benoit and under the author’s copyright. Except when derived from other sources and then mentioned as such.