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De même, les paroles de "Privilege (Set Me Free)" dans l'album Easter de 1978, que Patti Smith emprunte au Psalm 23 -22 de la Bible: "The Lord is my shepherd, I shall not want, He maketh me to lie down In green pastures, He leadeth me beside the still waters, He restoreth my soul, He leadeth me through the path of righteousness for His name’s sake, Even though I walk through the valley of the shadow of death, I will fear no evil, for you are with me – Le Seigneur est mon berger, Je ne manquerai de rien, Il me fait m’allonger dans les verts pâturages, Il me conduit vers les eaux calmes, Il soigne mon âme, Il me guide sur la voie de la droiture, À cause de son Nom, Tandis que je traverse la vallée de l’ombre de la mort, Je ne craindrai rien, puisqu’Il est avec moi." Comme Patti Smith le confiait au magazine Rolling Stone en 2014 : "J’ai abandonné les religions organisées à l’âge de 12 ou 13 ans, parce que j’avais été élevée en tant que Témoin de Jehovah. La Bible est pour moi un constituant fondamental, je l’ai beaucoup étudiée lorsque j’étais jeune et je continue encore maintenant, certes en esprit d’indépendance par rapport aux religions, mais oui, je continue à me pencher sur elle." Aussi, lorsque Patti Smith enregistre et improvise Birdland en 1975 dans le studio new yorkais "Electric Lady" (ainsi baptisé en hommage à l'album "Electric Ladyland" de Jimmy Hendrix), elle semble psalmodier l’Ascension d’un Christ cosmique vers le vaisseau extra-terrestre noir de Peter Reich. The son, the sign, the cross - Le fils, le signe, la croix (Birdland). Une métaphore qui a marqué comme une épiphanie la gestation des peintures de Birdland.

La seconde raison qui m'a conduit à structurer cette série Birdland autour de l'imaginaire christique, tient à la figure charismatique de Wilhelm Reich. La symbolique du Père absent parce que mort m’est apparue fondamentale, Peter Reich et Mitch Brenner ayant chacun perdu leur père, à une époque où nos sociétés s’étaient débarrassées du Père fondateur en proclamant la mort de Dieu.
J’ai ainsi réalisé que Les Oiseaux (1963) était né au cœur de l’Époque dite moderne, dans sa partie triomphante des Trente Glorieuses, avant que les crises pétrolières nées au cours des années 70 ne sonnent la fin de la récréation. Cette époque d’optimisme naïf et de rationalité conquérante, inaugurée entre autres par Nietzsche et ivre de ses avancées scientifiques indéniables (dont l'une aboutit à l'Homme sur la Lune), avait décrété dans l'euphorie de sa toute-puissance qu’elle n’avait plus besoin de Dieu, et dès lors s’interrogeait sur sa mort avec la célèbre couverture du magazine new yorkais Time du 8 avril 1966 :
Is God dead ? - Dieu est-il mort ?