Cette intrusion d’un psychiatre parmi les acteurs du binôme Birdland / Les Oiseaux, incarné par Wilhelm Reich qui y joue la figure centrale et essentielle du Père et du Démiurge, trouve toute sa résonnance dans la fascination d’Hitchcock pour la psychanalyse.
Les errances, déviations ou déficiences mentales que cette discipline a pour vocation de traiter représentent le terreau sur lequel nombre de chefs-d’œuvre d’Alfred Hitchcock ont pris racine. Le fil psychanalytique plus ou moins invisible qui les relie en témoigne : The Birds (Les Oiseaux) bien sûr, mais aussi Spellbound (La Maison du Docteur Edwards), Psycho (Psychose), Rebecca, Strangers on a Train (L’inconnu du Nord-Express), Frenzy, Vertigo (Sueurs Froides), et plus spécifiquement Marnie (Pas de Printemps pour Marnie). Un sommet des obsessions mortifères et érotiques qui tissent la trame occulte de l'art Hitchcockien, un immense film incompris et décrié à l'époque de sa sortie en 1964, et devenu depuis incontournable, voire insurpassable dans la filmographie de Hitchcock.
La dimension psychanalytique, l'influence de la Psyché a donc été essentielle dans mon interprétation de Birdland.
À l’instar de la symbolique liée à la Spiritualité, dans sa dimension religieuse christique. Et ce pour deux raisons.
La première est que l’on n’aborde pas l’œuvre de Patti Smith en faisant l’impasse sur cette dimension-là, qui transcende tout son travail. L’intérêt pour l’univers biblique et chrétien y est récurrent et transversal, bien au delà de la mythique intro de Gloria (de fait une citation de Oath, manifeste-poème datant de 1970, où Smith déclare sa liberté et sa responsabilité d’artiste libre en évoquant un Christ mort pour les péchés de tous les hommes mais certainement pas pour les siens, qu’elle entend assumer…)
Ainsi et à titre d'exemple, souvenons nous de l’omniprésence de la croix sur la pochette de l’album Peace and Noise (1997), avec au recto la typographie horizontale du titre croisant un chapelet pendant cloué au mur et formant ainsi le signe christique, et au verso la très belle photo d'un vitrail orné d’une croix (la Paix procurée par le Verbe?) surplombant un amas de décombres (ruines qu'ici l’on prendra la liberté d'interpréter comme une évocation du "Noise", c'est à dire du vacarme et donc du Chaos -en définitive, la Paix confrontée au Chaos).
Spellbound / Vertigo / Marnie
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