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Au temps de mon adolescence, l'année 2001 avait été annoncée par Arthur C. Clarke et Stanley Kubrick comme celle
où la Grande Roue Orbitale n°5 accomplirait son Beau Danube Bleu autour de la Terre, ses révolutions gracieuses laissant
loin derrière elles le mécano spatial appelé ISS - l’actuelle Station Spatiale Internationale, dont l’assemblage débuta en 1998.

En lieu et place de ce 2001-là, nous eûmes Ben Laden et ses suppôts d’al Qaida.

En 2001, en lieu et place du Progrès, de l’optimisme, de la majesté d’une Grande Roue Spatiale et de l’espoir qu'elle
exprimait vers le Rêve et les Étoiles, nous eûmes le chaos, le carnage, la ruine, la guerre, la haine et l’obscurantisme fanatique
d'un totalitarisme religieux qui depuis septembre 2001, nous a prouvé chaque jour et chaque année qu’il n'avait rien à envier
à ses deux prédécesseurs du XXème siècle. Les Trois Cavaliers de l’Apocalypse. Le brun, le rouge ; et le vert.

En 2001, en lieu et place du World Trade Center, il n’y eut plus qu’une ville ensanglantée sous ses débris et ses cadavres, et puis le monde ravagé par une riposte absurde ordonnée par un imposteur qui se trompa sciemment d’ennemi et de cible parce qu’il rêvait de finir la guerre entamée par son père en Irak dix ans auparavant -et surtout, de faire main basse sur le pétrole.

En 2001, en lieu et place du World Trade Center disparu, il fallut tenter d’apprivoiser la peur, la mort et l’horreur.
Et décider qu’on ne supporterait pas leurs outrages, leurs crimes et leur injustice. C’est ce que j’ai tenté de faire avec mon
projet de 2002. Refuser le chaos ; et vouloir croire que l’architecture merveilleuse des Grandes Roues Spatiales dans le ciel, des Tours Jumelles à l'assaut du ciel, ne peuvent pas mourir. Parce que le rêve ne doit pas mourir.
C’est pour cette raison que je leur ai imaginé une renaissance, et fait mes peintures. Irréaliste et mégalomane et ridicule?
Peut-être. Et pourquoi pas. Les tours jumelles de New York étaient uniques et donc méritaient un effort singulier et un dévouement inconditionnel. Je leur ai offert les deux, car j’étais convaincu que leur Renaissance était possible.

Voici comment et pourquoi -sous la forme que mon projet lui donnait, en tous cas-, cette dernière ne l'a pas été.