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Hors catégorie, Rickie Lee Jones l’a toujours été, affirmant depuis la fin des années 70 une personnalité fascinante, complexe et déroutante, dont l’originalité tient tant à la voix – unique-, qu’à des compositions qui ont fait explorer à cette native de Chicago tout le spectre de la musique populaire contemporaine, du Folk au Blues en passant par le Hip-Hop et plus récemment le Rythm n’ Blues, en s’attardant à ses début sur le Jazz et en vouant un culte à quelques uns des "crooners" les plus emblématiques du Great American Songbook, comme Frank Sinatra par exemple.
Rebelle aux règles définissant les devoirs de la jeune fille américaine bien élevée, rebelle à l’ordre établi et aux bonnes manières, bref rebelle à tout, la jeune Jones, issue de son propre aveu des "basses classes", apprend la vie dans la rue. Devient experte dans l’art de la fugue, ne craignant pas d’affronter les périls de l’auto-stop et du vagabondage pour échapper à une existence qu’elle juge banale et terne ; trace la route, et atterrit à Los Angeles, où les petits boulots de serveuse dans les bars et night-clubs de Venice lui feront croiser le chemin, entre autres, du musicien Tom Waits -une rencontre fondamentale. Rickie Lee Jones partagera un moment la vie de ce faux crooner rauque et vrai artiste maudit et meurtri aussi bluesy que désabusé, jusqu’à ce que cette même vie les sépare dans la douleur, une rupture à l’origine du plus bel album de Rickie Lee Jones, Pirates en 1981.
Cette rencontre déterminante lui ouvrira les portes des clubs enfumés où, pour arrondir ses fins de mois, la jeune fille interprète ses propres compositions. Vite remarquée et signée par Warner Bros, Jones livre son premier opus, dont certains considèrent encore aujourd’hui qu’il est son meilleur disque, sobrement intitulé Rickie Lee Jones. Éblouissant recueil de titres tous plus incendiaires et ensorcelants les uns que les autres, Rickie Lee Jones propulse la jeune transfuge de Chicago et de la ville d’Olympia (bourgade de son adolescence) vers les sommets de la gloire, vite enivrée par les lumières artificielles (et les paradis du même nom) made in Hollywood.