leur tourne le dos en s'intéressant davantage aux états d'âme des "housewives" suburbaines qu'aux leurs (pardon pour le raccourci, forcément un peu sommaire, comme tous les raccourcis).
J'ai donc aimé l'œuvre de Joni Mitchell sans a priori, j'ai absorbé son évolution artistique, littéraire et musicale d'un seul coup, en m'imprégnant de sa musique à travers tous ses albums simultanément, et par conséquent je n'ai pas eu à dissocier la Joni “d’avant” par rapport à la Joni de 1976, qui s'était éloignée du Folk Song (territoire auquel la critique affiliait à tort sa musique à l’époque), pour aborder ceux du Rock, puis du Jazz.
C'est pourquoi, lorsque j'ai décidé de me lancer dans une série d'illustrations inspirées par ses textes et musiques, j'ai pioché indifféremment dans son répertoire, sans me soucier de leurs époques de gestation.
En général, mes critères sélectifs s'appuyaient davantage sur le texte (ou plutôt, devrais-je dire, ce que j'en comprenais à l’époque!…). Mais très souvent aussi, c'était la musique d'abord qui attirait mon attention sur les paroles. Dans tous les cas, je n'ai jamais motivé mon choix éditorial en fonction de l'appartenance de l'œuvre à telle ou telle période musicale de l'artiste (ou cherché à respecter une chronologie), puisque je les aimais toutes, indifféremment (même si, bien entendu, j'ai depuis évolué en avançant dans l'existence, mes choix d'aujourd'hui étant beaucoup plus affirmés et sélectifs). J'ai donc réalisé un ensemble de douze illustrations, dans un recueil que j'avais assemblé sous forme d'un boîtier cartonné qui pesait extrêmement lourd, car chaque illustration et son support étaient fixés sur un carton très épais, lui même façonné avec une couverture dont le verso, face au visuel, reproduisait le texte d'origine que j'avais traduit en français. J'avais intitulé ce receuil Songs by Joni Mitchell.